Lutte contre la maladie du manioc en Guyane : Appel à l'action face à l'urgence agricole
Confrontés à la maladie du manioc qui ravage de nombreuses plantations à travers tout le pays depuis deux ans, des bénévoles et des personnes-ressources des communes du littoral et de l'intérieur ont, le 11 mai dernier, échangé leurs savoirs et leurs pratiques avec un ingénieur agronome de l'association Fredon-Guyane .
Les symptômes de la maladie du manioc ne trompent pas : feuilles flétries, sèches, petites et qui repoussent jaunies ; un pourrissement de la base de la tige dont l'intérieur est de couleur brune. Voici à quoi ressemblent les plantations de Manioc.
Alors que faire ?
Ouvrir de nouveaux abattis loin de ceux contaminés, bouturer le milieu des plantes saines, désinfecter les outils, détruire les plants par le feu, etc. Ne pas replanter du manioc sur des terrains contaminés même après leur assainissement, mais replanter de l'igname, de la patate douce, des bananes, etc.
À ce jour, un groupe de travail a été mis en place par la collectivité territoriale de Guyane pour développer un processus d'assainissement des plants de manioc. Cette pratique nous vient des échanges avec des centres de recherche du Brésil et de Colombie ; mais la contrainte est lourde car l'efficacité de ce procédé ne pourra être vérifiée que dans deux ans car les instituts de recherche manquent de moyens.
En effet, le ministère de l'Agriculture ne reconnaît pas l'urgence des habitants de la Guyane car l'agriculture vivrière n'est pas répertoriée dans les statistiques, alors qu'une très grande partie de notre population se nourrit des produits de leurs abattis. Les participants sont outrés, révoltés et surtout découragés. Ils demandent à ce que l'on médiatise le problème pour que les élus puissent entendre et surtout astreindre le ministère à fournir les moyens nécessaires car au-delà de ces recherches, aucune étude n'est menée sur ses conséquences sur la santé.